Satoshi Shiki naît le 20 novembre 1970. Sa ville natale, Kasugai, se situe près de Nagoya dans la préfecture d’Aichi.
Les jeunes années
Durant son enfance, Satoshi Shiki se passionne pour les mangas. Il en lit énormément et se met rapidement à en dessiner. Cependant, il ne suit pas de cours de dessin. Il apprend par lui-même, à force d’observer et de reproduire les travaux des mangakas professionnels.
Au lycée Kyoei High School, il participe à un club de mangas, qui lui permet de publier ses premiers récits sous forme de dôjinshi (fanzine). Sorti diplômé du lycée, il s’installe à Tokyo avec plusieurs amis.
Les débuts professionnels chez Kadokawa Shoten
Après quelques histoires courtes publiées par Movic dans le recueil Zero, Satoshi Shiki entame sa carrière de mangaka professionnel chez l’éditeur Kadokawa Shoten. En 1991, dans le magazine Comic Genki, il publie Crime et Châtiment, une histoire courte que l’on peut retrouver à la fin du premier volume de Riot.
Deux mois plus tard, en 1991 toujours, il commence sa première série : Riot. Publiée alternativement dans le magazine Comic Genki et dans le supplément du même nom du magazine Newtype, puis dans le trimestriel Comic Newtype, cette première œuvre porte déjà sa marque de fabrique : un dessin soigné, un scénario fantastique complexe et une vaste galerie de personnages fouillés. Malgré un certain succès au Japon, Riot s’arrête en 1996 après 2 tomes, et un troisième prépublié, mais que Kadokawa Shoten ne sortira jamais.
En 1993, Satoshi Shiki débute un deuxième manga, 69 Stormtroopers of Death, publié dans le magazine Comic Dragon d’un autre éditeur, Fujimi Shobo. La prépublication dure jusqu’à l’automne 1994, mais aucun volume relié ne voit le jour.
Une parenthèse dans la carrière du mangaka
Satoshi Shiki s’éloigne alors du manga pendant un an. Durant cette période, il se signale par des travaux d’illustrations pour différents ouvrages consacrés au jeu de rôle Shadowrun.
Lorsque l’auteur revient au manga, son style de dessin a changé. Les visages des personnages s’arrondissent, les angles (nez, mentons) s’atténuent, tandis que les décors vont vers le photoréalisme. L’impression générale, qui se confirmera ensuite, est celle d’un artiste qui ne se repose pas sur ses acquis et sait se remettre en question. Au cours de cette période sans manga publié, Satoshi Shiki semble avoir trouvé son trait, qu’il perfectionnera tout au long de la publication de Kamikaze et dans les mangas qui suivront.
Première œuvre majeure : Kamikaze
En 1997, Satoshi Shiki fait son retour dans le manga avec le début de Kamikaze, publié par Kôdansha dans le magazine Afternoon. La même année, il se signale également par la sortie en dôjinshi du premier des trois volumes de 69 Stormtroopers of Death, reprise de la série précédemment prépubliée chez Fujimi Shobo. Deux autres volumes suivront l’année suivante pour conclure le titre.
En 1998, alors que Kamikaze se poursuit, Riot renaît chez l’éditeur Shueisha. Ce dernier republie les deux premiers volumes sous le titre Riot of the World. De plus, la suite paraît dans le magazine Ultra Jump de l’éditeur. Il s’agit de chapitres déjà prépubliés en 1995 et 1996 dans Comic Newtype. En 2000, un troisième volume voit le jour, plus de 5 ans après la sortie du tome 2 chez Kadokawa Shoten. Toutefois, ce nouveau volume ne conclut pas la série et quelques chapitres du tome suivant de Riot of the World sont publiés dans Ultra Jump. Ces épisodes resteront cependant sans suite et le volume 4 ne verra jamais le jour. Après Riot, c’est donc au tour de Riot of the World d’être interrompu.
Les retours de Riot et 69 Stormtroopers of Death témoignent de la ténacité de l’auteur et de son attachement à ses œuvres. Les interruptions de ses mangas ne le satisfont pas et il revient dessus dès qu’il le peut, soit par ses propres moyens (dôjinshi), soit en passant par un autre éditeur. La suite de sa carrière donnera d’autres occasions de le montrer.
Entre 2000 et 2002, Satoshi Shiki dessine Min Min Mint pour Kôdansha. Avec ce nouveau manga en un volume, il s’attaque à la comédie, après des œuvres sérieuses et plutôt sombres.
Parallèlement à cela, Kamikaze poursuit sa route. Au printemps 2003, Satoshi Shiki met fin à la prépublication de sa série. Les deux derniers volumes sortent le 21 novembre 2003 et portent le total du titre à 7. Pendant la publication de Kamikaze, le mangaka a continué sa progression, affinant son style de dessin, sa mise en cases et sa narration.
L’après-Kamikaze
Au début de l’année 2004, Satoshi Shiki se consacre à Daphne in the Brilliant Blue. En plus de sa participation à la conception de cette série animée diffusée la même année, il publie « I » Daphne in the Brilliant Blue, son adaptation en manga, dans le mensuel Young King Ours de l’éditeur Shonengahosha. Ce travail l’occupe un peu plus d’une année, ponctuée par la sortie d’un volume relié, à l’issue de laquelle son manga est interrompu.
S’ensuit une période blanche de près de deux années au cours desquelles Satoshi Shiki fait parler de lui par les annonces de sa participation en tant que character designer à deux projets : Mezame no Hermit, qui donnera lieu l’année suivante à trois CD de drama, et Metal Hazard Mugen, série animée de 26 épisodes qui ne verra finalement jamais le jour.
XBlade, le retour sur le devant de la scène
À la fin de l’année 2006, alors qu’aucun de ces projets ne s’est concrétisé, l’auteur fait son retour dans le manga avec XBlade, qu’il co-signe avec Tatsuhiko Ida au scénario. Prépublié dans le mensuel Shônen Sirius, ce nouveau titre marque la reprise de sa collaboration avec l’éditeur Kôdansha.
La publication de XBlade permet à Satoshi Shiki de revenir dans la lumière. En 2007, une exposition lui est consacrée dans différentes villes du Japon. Celle-ci présente des planches et des illustrations du mangaka et permet aux visiteurs de le rencontrer. L’année suivante, alors que XBlade se poursuit (le manga atteint les cinq volumes à la fin de l’année), Satoshi Shiki est mis à l’honneur avec les rééditions de « I » Daphne in the Brilliant Blue et de 69 Stormtroopers of Death. Publié par Kôdansha sous le titre de « I », le premier est complété par un second volume, reprenant les chapitres prépubliés en 2004, mais restés inédits en volumes reliés, ainsi qu’un court épilogue. Si le manga reste incomplet, la frustration de son interruption est atténuée par cette parution. Quant au second titre, après une prépublication et une sortie en dôjinshi, l’éditeur Tokuma Shoten lui permet d’être publié pour la première fois en volume relié, avec un tome unique intitulé 69.
En 2011, XBlade Cross succède aux 12 volumes de XBlade. Le changement de titre vient souligner l’entame d’un nouvel arc narratif du manga. La même année, parallèlement à XBlade, Satoshi Shiki débute deux autres titres. Le premier, Genjûza, est l’adaptation en manga d’un roman de Gakuto Mikumo. Il est publié tous les mois dans le magazine Shônen Rival de Kôdansha. Le second, Betsuani !, une tranche de vie lycéenne publiée dans un magazine shôjo (destiné à un public d’adolescentes), n’est pas seulement un changement de registre et de lectorat pour l’auteur. C’est aussi l’occasion pour lui de faire une infidélité à son éditeur fétiche. Effectivement, ce n’est pas Kôdansha, mais Ichijinsha et son bimestriel Comic Zero Sum Ward qui publient le titre. Avec XBlade qui se poursuit, le mangaka est alors plus actif que jamais, menant de front trois mangas.
Un an et demi plus tard, à la fin de l’année 2012, XBlade entre dans sa dernière ligne droite. Au même moment, Persona X Detective Naoto succède à Genjûza et Betsuani ! qui s’achèvent tous les deux, le premier en 3 tomes, le second en 1. Adapté du célèbre jeu vidéo d’Atlus, ce nouveau titre est issu d’un roman de Natsuki Mamiya et d’une collaboration avec l’éditeur ASCII Media Works. C’est la première fois que Satoshi Shiki travaille pour cet éditeur et pour son mensuel Dengeki Maoh.
Quelques mois plus tard, au cours de l’été 2013, le dénouement de XBlade est publié dans Shônen Sirius. Le huitième et dernier volume de XBlade Cross suit deux mois après, en novembre. Avec près de 7 années de publication ininterrompue, 81 chapitres (82 en comptant le chapitre spécial 00.1) et 20 volumes reliés (répartis entre XBlade et XBlade Cross), la série devient la plus longue de l’auteur, loin devant Kamikaze, et occupe une place de choix dans sa bibliographie.
Après XBlade, les titans
Satoshi Shiki rebondit aussitôt, puisque, le mois de la prépublication de la conclusion de XBlade, il entame son nouveau titre, toujours dans les pages de Shônen Sirius. L’Attaque des Titans – Before the Fall est une nouvelle adaptation d’un roman, la troisième pour le mangaka après Genjûza et Persona X Detective Naoto. Écrit par Ryô Suzukaze, ce titre est surtout une déclinaison du manga à succès de Hajime Isayama (Shingeki no Kyojin en version originale). Un défi de taille pour Satoshi Shiki qui, en parallèle, poursuit Persona X Detective Naoto.
La publication de Before the Fall s’étend sur plus de 5 ans et donne naissance à 17 volumes. Cela en fait la deuxième série la plus longue de l’auteur et témoigne d’un certain succès. La réussite n’est pas la même pour Persona X Detective Naoto. Si la prépublication atteint son dénouement à la fin de l’année 2014, le troisième et dernier tome ne voit jamais le jour. La série est interrompue après deux volumes reliés et huit épisodes restent inédits sous cette forme.
Quand l’auteur reprend l’œuvre d’Osamu Tezuka
En octobre 2018, quelques mois avant la fin de L’Attaque des Titans – Before the Fall, Satoshi Shiki commence une autre série importante de sa bibliographie, Dororo and Hyakkimaru. Cette fois, c’est à un monument qu’il s’attaque puisqu’il revisite l’œuvre du Dieu du manga, Osamu Tezuka. Le manga est prépublié dans les pages du mensuel Champion Red de l’éditeur Akita Shoten. C’est la première fois que le mangaka travaille avec cet éditeur. En utilisant des procédés graphiques et narratifs issus du travail de Tezuka, il en profite également pour enrichir sa palette et continuer son évolution.
Entre avril 2019 et janvier 2020, Dororo and Hyakkimaru est l’unique série en cours de publication de Satoshi Shiki. Mais l’auteur est habitué à travailler sur deux mangas en parallèle et, de nouveau, il ne se contente pas de ce seul titre. En février, il fait son retour dans les pages du mensuel Shônen Sirius et retrouve à la fois son éditeur privilégié, Kôdansha, et le scénariste Tatsuhiko Ida. Après leur collaboration sur XBlade, les deux hommes proposent Bakuen. Malheureusement, le succès n’est pas au rendez-vous et cela précipite la fin du manga. Il s’achève au début de l’année 2022 avec la parution d’un cinquième et dernier tome.
Malgré cet échec, Satoshi Shiki ne reste pas éloigné longtemps des pages de Shônen Sirius. En mai, il rebondit avec The Devil Princess, adaptation d’un roman de Harunohi Biyori, qui l’occupe pendant 2 ans et s’achève en août 2024 avec son troisième volume.
En 2023, Satoshi Shiki s’associe au scénariste Chabo Higurashi et à l’éditeur Akita Shoten pour lancer le manga Casshern R, réinterprétation d’un classique de l’animation japonaise. Ce projet s’inscrit dans le cadre de deux anniversaires : le cinquantième de Casshern et le soixantième du studio qui en est à l’origine, Tatsunoko Production. Entre septembre et novembre, 3 chapitres sont prépubliés dans le magazine Champion Red, aux côtés de Dororo and Hyakkimaru. Akita Shoten annonce ensuite le transfert du titre sur Manga Cross, son site internet de publication de mangas.
Pendant ce temps, Dororo and Hyakkimaru continue sa route. À la fin de l’année 2024, il compte 11 tomes et entame sa dernière ligne droite. Il s’agit alors de l’unique titre de Satoshi Shiki en cours de publication, puisque Casshern R n’a pas repris après plus d’un an de pause.
Merci à Elizara pour la photo de Satoshi Shiki (prise lors d’une convention en Allemagne).
Article initialement publié le 30 août 2013, dernière actualisation le 31 décembre 2024.